Les prouesses techniques mises en œuvre dans la conception ou l'entretien des routes ou des ouvrages d'art impressionnent par leur finesse, qu'un simple usager de la route ne devine sans doute pas. Les bureaux d'études de la DDE fournissent un important travail en anticipant le comportement des personnes tant sur une voie donnée que sur le chemin parcouru pour effectuer un trajet complet. Admirer le décapage puis la peinture du pont Eiffel à Cubzac-les-Ponts ne laisse pas oublier la perturbation engendrée et le coût induit. Les arbitrages ne se résument pourtant pas à la volonté des différents acteurs de financer tel ou tel projet. Ainsi à la fin 1998, la Gironde a pris un retard important dans le contrat de plan signé entre l'État et la région Aquitaine. C'est dire que les dépenses réalisées sont inférieures aux dépenses prévues donc autorisées, alors même que certains travaux semblent urgents ou enlisés! On découvre ou on réalise combien la concertation n'est pas chose simple, d'autant que nombreuses sont les personnes à concilier. Réunir autour d'une table les financeurs que sont la communauté urbaine de Bordeaux, le département de la Gironde, la région Aquitaine et l'État représenté par la DDE est l'occasion rêvée de voir combien la satisfaction de priorités diverses relève parfois de l'exploit. La direction des routes serait-elle l'arme brandie par la DDE pour empêcher toute modification du plan, les élus menaceraient-ils de ne pas signer une convention bilatérale avec l'État qui contracte avec la région un plan sans les y intéresser sauf pour le financement, les associations seraient-elles à l'affût du moindre recours en conseil d'État pour casser une déclaration d'utilité publique? Et si la construction d'une nouvelle route ou le confortement de la voirie existante n'était pas la seule solution à l'augmentation du trafic qui tend à saturer les axes aux heures des trajets domicile-travail? Trouver un emplacement pour une future voie constituée de faisceaux relativement rectilignes devient de plus en plus difficile à cause des habitations, des voies déjà existantes ou des contraintes environnementales. Sans doute faut-il réfléchir à long terme sur la future organisation du territoire en termes de déplacement et réserver dès aujourd'hui les emprises nécessaires pour les prochaines générations.
Rassurez-vous, ces réflexions restent en arrière-plan de mon sujet du stage, à propos de la construction d'arcs de décharge autour de l'agglomération bordelaise.