Les quelques jours passés ensemble dans les environs de Cluny me semblent déjà loin et le stage bien " avancé " puisque dans deux mois seulement nous rentrerons à l'ENPC pour y suivre nos collèges. Les termes école ou collège ou encore notre calendrier scolaire (et non universitaire) font parfois sourire ceux ou celles qui s'intéressent à nos études supérieures. À Palaiseau, avec des mots similaires, l'impression était cependant différente puisque nous habitions (j'excepte nos deux camarades normaliens) à l'École et vivions avec et sur le platal. À Marne-la-Vallée, où tous ne résideront pas, nous connaîtrons certainement moins cette proximité offerte par l'isolement palaisien mais, en même temps, et le séjour à Cluny l'a montré, notre petit nombre renforcera nos relations.
J'imagine que ce premier paragraphe a étonné le lecteur non stagiaire, qui s'est investi la mission (que je trouve très judicieuse, car loin de l'ENPC ou de Cluny et sans le rapprochement qu'aurait pu nous offrir l'Internet, les liens se font plus ténus) de diffusion de ce courrier. Qu'il se rassure, le stage est très prenant, mais l'exercice d'écriture matinale est propice à une prise de recul par rapport au quotidien de la vie en DDE.
Après un premier mois, où j'avais eu un avant-goût un peu amer de l'avancement des projets inscrits au contrat de Plan, les rendez-vous m'ont montré la richesse des savoir-faire et réservé de bonnes surprises (comme par exemple, ce technicien électronicien très heureux de me montrer un appareil de comptage métrique très fonctionnel qui se fixe sur le tableau de bord et qui se vend dans toute la France). Cette semaine, j'ai achevé un premier tour des services de la DDE, qui fut assez long je le reconnais. Si je parle de premier tour c'est que, au fur et à mesure des rencontres, mon agenda se remplit verticalement, quand un chef de service me conseille de rencontrer un de ses collaborateurs sur un sujet qui m'intéresse, ou transversalement, parce que c'est un moyen d'accès privilégié, surtout pour les services de l'équipement autres que la DDE (CETE, Port autonome, ...).
Jusqu'à Noël mon emploi du temps sera donc partagé entre des rendez-vous et le travail que m'a demandé le service des grands travaux, qui nécessite bien entendu la prise de rendez-vous ou la participation à des réunions. Je cherche à quantifier le soulagement du trafic routier qu'apporterait la construction ou le confortement et la signalisation d'arcs de décharge de la rocade bordelaise. Cette rocade d'une longueur comparable à celle du périphérique de Paris (40 km) entoure une zone beaucoup moins dense, où l'offre de transport en commun n'a pas la richesse parisienne – ce qui est une conséquence de la faible densité – et où la voiture est le moyen de transport privilégié. La DDE s'intéresse particulièrement à cette rocade, classée en autoroute ou route nationale, car celle-ci participe à l'interconnexion des axes provenant de Paris, Hendaye, Toulouse et bientôt Lyon. La rocade assure également une grande partie des déplacements au sein de l'agglomération et présente donc des intérêts de différents ordres, du local à l'européen. Avant d'utiliser une modélisation logicielle des déplacements, je dois établir une liste ordonnée des différents scénarios envisagés par la DDE et trouver dans les études déjà réalisées quelles étaient et comment étaient justifiées les hypothèses de croissance socio-démographiques à l'horizon 2015. Tout ceci sans oublier que la mise en place de panneaux à message variable comme à Paris ou de systèmes d'information embarqués participerait aussi à l'optimisation de l'utilisation des voiries, à infrastructure routière constante. Le multimodal, comme frein au développement du trafic urbain, reste une " mode " difficile à appréhender.
Amicalement,